Gros plan des mains d'une tricoteuse travaillant la maille envers, montrant la texture fine et régulière d'un tricot en jersey avec des mailles endroit et envers parfaitement alternées
Publié le 17 mai 2025

La maille envers n’est pas un geste maladroit à éviter, mais le partenaire chorégraphique de la maille endroit, indispensable pour sculpter un tissu plat, élastique et texturé.

  • Sans l’alternance avec la maille envers, le populaire point jersey s’enroulerait sur lui-même de manière irréversible.
  • La maîtrise de ce duo débloque les points texturés fondamentaux comme les côtes, le point de riz ou le point de blé.

Recommandation : Cessez de voir la maille envers comme une difficulté et commencez à la pratiquer comme un pas de danse essentiel qui donnera vie et structure à toutes vos créations.

Pour toute tricoteuse qui débute, le constat est souvent le même : la maille endroit semble naturelle, fluide, presque intuitive. Puis vient sa partenaire, la maille envers, et tout se complique. Le geste paraît gauche, la tension du fil devient capricieuse et le rythme se casse. Face à cette difficulté, la tentation est grande de l’éviter, de se cantonner au point mousse, ce cocon rassurant où toutes les mailles sont à l’endroit. On entend souvent que la maille envers est simplement « l’inverse » de la maille endroit, un conseil qui n’aide en rien à dompter sa mécanique si particulière.

Cette vision est non seulement limitante, mais elle passe à côté de l’essentiel. Se contenter de la maille endroit, c’est comme vouloir danser sur une seule jambe. On peut avancer, certes, mais sans grâce, sans équilibre et sans la possibilité de réaliser les figures les plus élégantes. La véritable clé n’est pas de fuir la maille envers, mais de comprendre son rôle architectural. Elle est la force de contrepoids, le secret de la stabilité, l’élément qui transforme une simple succession de boucles en un tissu cohérent et sophistiqué.

Et si le secret n’était pas dans la répétition acharnée d’un geste que l’on déteste, mais dans la compréhension de la danse que les deux mailles exécutent ensemble ? Cet article vous propose de changer radicalement de perspective. Nous allons décomposer le geste pour le rendre plus gracieux, explorer la physique du jersey pour comprendre pourquoi la maille envers est non négociable, et découvrir comment ce simple point ouvre les portes des textures les plus riches. Il est temps de faire de la maille envers non plus votre ennemie, mais votre meilleure alliée créative.

Pour celles et ceux qui préfèrent une démonstration visuelle, la vidéo suivante offre un excellent complément pour observer la gestuelle et maîtriser la tension entre la maille endroit et la maille envers, un point crucial pour un rendu homogène.

Afin de vous guider dans cette réconciliation avec la maille envers, nous aborderons pas à pas les concepts qui feront de vous une tricoteuse accomplie, capable de lire et de sculpter la maille en toute confiance.

Le geste de la maille envers qui pose problème à tout le monde (et comment le réussir)

La première confrontation avec la maille envers est souvent déroutante. Le fil doit passer devant l’ouvrage, l’aiguille droite pique la maille d’une manière qui semble contre-intuitive, et le résultat est une petite « bosse » là où l’on s’attendrait à voir un « V ». Cette différence mécanique est la source de bien des frustrations, notamment en matière de tension. Beaucoup de débutantes serrent trop leurs mailles envers ou, au contraire, les laissent trop lâches, créant un tissu irrégulier. Comme le soulignent les expertes du blog Les Triconautes :

Beaucoup de triconautes se battent avec la tension en tricotant des mailles envers. Celles et ceux qui tricotent à la continentale finissent souvent avec des mailles trop serrées, tandis que celles et ceux qui tricotent à l’anglaise ont des mailles beaucoup plus lâches par rapport aux mailles endroit.

– Les Triconautes, Guide complet : La Maille Envers – Tout Ce Qu’il Faut Savoir

Cette variation de tension n’est pas une fatalité, mais une conséquence directe de la méthode de tricot employée. Une comparaison des méthodes de tricot, comme l’anglaise (où l’on jette le fil avec la main droite) et la continentale (où l’on tient le fil dans la main gauche), montre que le chemin parcouru par le fil n’est pas le même, ce qui affecte la quantité de fil utilisée pour chaque maille. La clé n’est pas de forcer le geste, mais de trouver le rythme et la fluidité qui conviennent à votre style. Le but est de rendre ce mouvement aussi naturel que celui de la maille endroit, pour que la « danse des aiguilles » soit harmonieuse.

Pour y parvenir, il faut décomposer le mouvement en étapes claires et conscientes. Pensez à votre fil comme à un partenaire : il doit être positionné devant l’ouvrage avant que l’aiguille ne commence son mouvement. L’aiguille droite doit ensuite piquer la première maille de l’aiguille gauche de l’arrière vers l’avant. Le fil s’enroule autour de la pointe, et la nouvelle boucle est ramenée à travers l’ancienne. En se concentrant sur chaque étape, le geste devient moins un combat et plus une chorégraphie mémorisée, menant à une tension régulière et un tricot dont vous serez fière.

Sans rang à l’envers, pas de jersey : l’explication que personne ne vous a jamais donnée

Pourquoi s’acharner sur la maille envers si le point mousse, avec ses mailles toujours à l’endroit, est si simple ? La réponse se trouve dans le point le plus iconique du tricot : le jersey. Ce tissu lisse, souple, reconnaissable à ses colonnes de petits « V », est la base de la grande majorité des pulls, cardigans et accessoires. Et le jersey n’existe tout simplement pas sans un partenariat équilibré entre un rang de mailles endroit et un rang de mailles envers. C’est un point que les experts considèrent comme fondamental et incontournable pour la majorité des projets de vêtements.

L’explication est d’ordre physique. Chaque maille est une boucle qui tire sur sa voisine. Une maille endroit fait passer la boucle de l’arrière vers l’avant, créant un « V » plat sur la face visible. Une maille envers fait l’exact opposé : elle tire la boucle de l’avant vers l’arrière, créant une « bosse » sur cette même face. En tricotant uniquement des mailles endroit en allers-retours (le point mousse), on alterne en réalité la direction de ces boucles à chaque rang, créant un tissu épais et équilibré. Pour obtenir la face lisse du jersey, il faut que toutes les boucles aillent dans le même sens. Pour cela, on tricote un rang à l’endroit, puis, en retournant l’ouvrage, on tricote un rang à l’envers. Ce rang envers, vu de l’autre côté, apparaît comme un rang endroit, poursuivant ainsi la colonne de « V » de manière homogène.

Diagramme visuel montrant la physique du jersey avec les mailles endroit en forme de V et les mailles envers en forme de bosses, illustrant comment elles s'emboîtent pour créer la texture caractéristique

Comme le résume l’étude sur la physique du jersey, cette structure alternée est essentielle car elle crée un tissu équilibré. Sans les rangs envers pour compenser, le tissu n’aurait pas sa texture lisse et emblématique. La maille envers n’est donc pas juste « l’autre face » de la maille endroit ; elle est l’action qui permet de construire une surface uniforme lorsque l’on travaille en allers-retours. C’est le geste miroir indispensable à la création du tissu le plus polyvalent du tricot.

Votre tricot en jersey s’enroule sur lui-même ? La solution n’est pas de le repasser

C’est l’un des problèmes les plus courants et les plus décourageants pour une débutante : après avoir passé des heures à tricoter un magnifique panneau en jersey, celui-ci refuse de rester plat et s’enroule obstinément sur les bords. Le premier réflexe est souvent de vouloir le bloquer ou, pire, le repasser. Si le blocage peut aider temporairement, il ne résout pas la cause fondamentale du problème. Ce phénomène n’est pas une erreur de votre part, mais une caractéristique physique inhérente au point jersey.

Comme nous l’avons vu, les mailles endroit et les mailles envers n’ont pas la même taille ni la même structure. Les mailles endroit (les « V ») sont légèrement plus larges et plus courtes que les mailles envers (les « bosses »). Cette asymétrie structurelle crée une tension dans le tissu. Le tricot cherche naturellement à relâcher cette tension, ce qui provoque cet enroulement vers la face endroit sur les bords horizontaux (montage et rabattage) et vers la face envers sur les bords verticaux. C’est une loi de la « physique du tricot » que même les tricoteuses les plus expérimentées ne peuvent ignorer.

La solution n’est donc pas de combattre cet enroulement après coup, mais de l’anticiper dès la conception de l’ouvrage. Il faut intégrer des « points d’ancrage » qui vont stabiliser le tissu. Ces points sont ceux qui sont naturellement équilibrés et plats, car ils alternent mailles endroit et envers sur un même rang. L’idée est de créer une bordure qui neutralise la tension du jersey. Voici trois approches structurelles, comme le suggère le blog Les Triconautes, pour empêcher le tissu de rouler :

  • Ajouter une lisière au point mousse : Tricoter les 2 ou 3 premières et dernières mailles de chaque rang à l’endroit crée une bordure plate et stable.
  • Utiliser une bordure au point de riz ou en côtes : Ces points alternent mailles endroit et envers, ce qui annule l’effet de tension et maintient les bords droits.
  • Intégrer des colonnes de mailles envers : Sur de larges panneaux, ajouter une colonne discrète de mailles envers toutes les 10 ou 15 mailles peut « casser » la tension et réduire l’enroulement.

En somme, la maille envers, loin d’être le problème, est ici la solution. C’est son intégration stratégique qui permet de dompter le jersey et d’obtenir des finitions plates et professionnelles.

Les côtes : le point élastique que vous pouvez créer dès que vous maîtrisez la maille envers

Dès que la danse entre la maille endroit et la maille envers devient fluide, un nouveau monde de possibilités s’ouvre. La première et la plus fonctionnelle de ces possibilités est la création des côtes. Ce point, que l’on retrouve sur les bords des pulls, les poignets et les encolures, n’est rien d’autre qu’une alternance régulière de colonnes de mailles endroit et de mailles envers. C’est cette structure qui confère au tissu son élasticité signature.

Le principe est simple : les colonnes de mailles endroit ressortent sur l’avant, tandis que les colonnes de mailles envers se « cachent » à l’arrière. Le tissu se contracte naturellement, un peu comme un accordéon. Lorsqu’on l’étire, les colonnes de mailles envers apparaissent, permettant au tricot de s’étendre sans se déformer. Une fois la tension relâchée, il reprend sa forme initiale. C’est cette propriété mécanique qui en fait le point idéal pour les parties de vêtements qui doivent être ajustées mais flexibles.

Il existe de nombreuses variations de côtes, mais la plus courante est la côte 1/1 (une maille endroit, une maille envers). Plus les colonnes sont étroites, plus l’élasticité est grande. Ainsi, des côtes 1/1 seront plus extensibles que des côtes 2/2 (deux mailles endroit, deux mailles envers). Des études comparatives montrent que les côtes 1/1 offrent environ 30% à 40% plus d’élasticité que le point jersey simple, ce qui explique leur utilisation quasi systématique pour les finitions. En maîtrisant la maille envers, vous ne vous contentez pas d’apprendre un nouveau point ; vous débloquez la capacité de créer des vêtements fonctionnels, confortables et bien ajustés.

Le point de riz et le point de blé : comment dessiner avec des mailles endroit et envers

Si les côtes représentent l’aspect fonctionnel du duo endroit/envers, le point de riz et le point de blé en sont l’expression artistique. Ces points texturés permettent de « dessiner » sur le tricot, en utilisant la maille envers non plus pour créer des colonnes, mais pour disperser des points de relief de manière harmonieuse. Ils transforment une surface plate en une toile subtilement sculptée. La différence entre ces points réside uniquement dans le rythme de l’alternance.

Le point de riz est le plus simple : sur un rang, on alterne une maille endroit et une maille envers. Sur le rang suivant, on inverse : on tricote une maille envers sur la maille endroit du rang précédent, et vice-versa. Cela crée une texture granuleuse et réversible, composée de petites « boules » en relief. Cette structure dense a un avantage inattendu : une étude scientifique textile de 2008 a révélé que le point de riz fait partie des points les plus résistants aux peluches et aux bouloches, ce qui le rend idéal pour des vêtements du quotidien.

Gros plan détaillé des textures du point de riz et du point de blé côte à côte, montrant les petites boules régulières du riz et le relief allongé plus subtil du blé

Le point de blé est une variation légèrement plus allongée. Il se construit sur quatre rangs et combine la logique des côtes et du point de riz. Le résultat est une texture qui évoque des épis de blé, moins dense que le point de riz mais tout aussi élégante et réversible. Le choix entre les deux dépend de l’effet désiré, comme le montre cette comparaison issue de l’analyse du site Tricot Reporter.

Comparaison entre le point de riz et le point de blé
Caractéristique Point de riz Point de blé
Répétition 2 rangs 4 rangs
Apparence Petites boules régulières et serrées Relief allongé, plus subtil
Densité Dense et structuré Moins dense, plus souple
Réversibilité Oui, identique sur les deux faces Oui, identique sur les deux faces
Facilité Facile pour débutants ayant les bases Facile, très similaire au riz

Ces deux points sont la preuve ultime que la maille envers n’est pas une contrainte, mais un outil créatif. Elle est le pinceau qui permet d’ajouter de la profondeur, du caractère et de la durabilité à vos ouvrages.

Le secret pour ne plus jamais vous tromper de sens : comment « lire » votre tricot

L’une des compétences les plus libératrices en tricot est la capacité à « lire » son ouvrage. Cela signifie être capable de regarder les mailles sur son aiguille ou plusieurs rangs plus bas et de savoir instantanément s’il s’agit d’une maille endroit ou d’une maille envers. Cette compétence, qui dépend entièrement de la reconnaissance de ces deux mailles, est le filet de sécurité qui vous permettra de repérer et de corriger les erreurs sans avoir à tout défaire.

L’identification est simple une fois que l’on sait quoi chercher. Comme l’explique le guide de Lili Comme Tout, la maille endroit se présente comme un petit « V », net et plat. La maille envers, quant à elle, montre une petite barre horizontale ou « bosse » juste sous l’aiguille. Lorsque vous interrompez votre travail, il suffit de regarder la première maille sur votre aiguille gauche : si elle ressemble à un « V », cela signifie que lors du rang précédent, vous l’avez tricotée à l’endroit. Si elle ressemble à une bosse, vous l’avez tricotée à l’envers. Cette simple observation vous permet de savoir exactement où vous en êtes dans votre motif.

Cette lecture devient encore plus cruciale lorsque l’on aborde les patrons plus complexes, qui utilisent souvent des diagrammes. Un diagramme de tricot est une représentation visuelle du motif, où chaque case correspond à une maille. Apprendre à déchiffrer ces symboles est une étape essentielle pour accéder à une infinité de designs.

Votre plan d’action : lire un diagramme de tricot

  1. Identifiez la légende : Chaque symbole (case blanche, point noir, rond) correspond à une action (maille endroit, maille envers, jeté). C’est votre dictionnaire.
  2. Lisez de bas en haut : Un diagramme se lit comme on tricote, en commençant par le premier rang en bas et en progressant vers le haut.
  3. Suivez le bon sens de lecture : Pour un tricot en aller-retour, les rangs sur l’endroit (impairs : 1, 3, 5…) se lisent de droite à gauche, et les rangs sur l’envers (pairs : 2, 4, 6…) se lisent de gauche à droite.
  4. Repérez la répétition du motif : Une zone encadrée en gras indique la séquence à répéter sur la largeur du rang pour former le dessin.
  5. Validez avec votre tricot : Comparez régulièrement votre ouvrage au diagramme pour vous assurer que le motif qui se forme correspond bien aux symboles.

Savoir lire son tricot transforme la pratique : de simple exécutante d’instructions, vous devenez une interlocutrice qui dialogue avec la matière, capable de comprendre son langage et de corriger sa trajectoire.

Le secret des textures subtiles : l’art d’intégrer une touche de point mousse dans vos créations

Maintenant que nous avons établi la suprématie du duo endroit/envers, revenons un instant au point mousse, ce point si simple fait uniquement de mailles endroit en aller-retour. A-t-il encore sa place dans l’arsenal d’une tricoteuse qui maîtrise le jersey et les textures ? Absolument, mais son rôle change. Il n’est plus un point « par défaut », mais un outil de design architectural.

Structurellement, le point mousse est l’équilibre parfait. En tricotant toujours à l’endroit sur les deux faces, on alterne en réalité un rang de « V » et un rang de « bosses » de chaque côté. C’est pourquoi il est parfaitement réversible, plat et plus épais que le jersey. Les designers exploitent ces propriétés physiques pour structurer leurs créations. Une simple bande de point mousse peut servir à stabiliser un pan de jersey, à créer une ligne de pliure naturelle pour un col, ou à ajouter du poids pour donner un tombé différent à une écharpe.

Le contraste entre la surface lisse du jersey et la texture ondulée du point mousse est également une source infinie de créativité. Intégrer quelques rangs de point mousse au milieu d’un pull en jersey, ou l’utiliser pour créer des poignets contrastants, ajoute une dimension tactile et visuelle sans compliquer la technique. C’est une forme d’ « intarsia de texture » qui enrichit le design. Pour bien choisir quand utiliser l’un ou l’autre, il est utile de comparer leurs propriétés intrinsèques.

Voici un tableau comparatif pour vous aider à visualiser les atouts de chaque point :

Propriétés comparées du point mousse et du point jersey
Propriété Point mousse Point jersey
Épaisseur Très épais et dense Fin et léger
Réversibilité Oui, identique des deux côtés Non, deux faces différentes
Enroulement Aucun Roulotte sur les bords
Consommation de fil Plus importante Plus faible
Température Très chaud Moins chaud
Tombé Rigide et structuré Fluide et drapé

La maille envers ne rend donc pas le point mousse obsolète. Au contraire, elle permet de comprendre sa structure et de l’utiliser de manière intentionnelle, comme un élément de design à part entière, pour son poids, sa stabilité et sa texture unique.

À retenir

  • La maille envers est un geste architectural essentiel qui contrebalance la tension de la maille endroit pour créer des tissus plats et stables.
  • La maîtrise de l’alternance endroit/envers est la clé pour débloquer les points fondamentaux comme le jersey, les côtes élastiques et les textures en relief (riz, blé).
  • Les problèmes courants comme le jersey qui s’enroule ne sont pas des erreurs, mais des conséquences physiques qui se résolvent en intégrant des bordures de points équilibrés.

Votre premier pull tricoté : le plan d’action pour transformer ce rêve en réalité

Tricoter son premier pull est souvent perçu comme le projet ultime, le sommet de la montagne pour une débutante. Pourtant, avec une compréhension solide du duo maille endroit/maille envers, ce rêve est bien plus accessible qu’il n’y paraît. Un pull, dans sa forme la plus simple, n’est qu’un assemblage de panneaux en jersey, bordés de côtes pour l’élasticité. Chaque compétence que nous avons explorée jusqu’ici converge vers cet objectif.

Le secret pour réussir est de ne pas se laisser submerger par l’ampleur du projet, mais de le décomposer en étapes gérables. Comme le préconise le magazine Marie Claire, il est sage pour un premier pull de choisir un modèle simple, construit en plusieurs pièces (un devant, un dos, deux manches) et utilisant des points de base comme le jersey et le point mousse. Cette approche permet de se concentrer sur une pièce à la fois et de voir des progrès concrets.

Le plus grand défi ne sera pas la complexité des points, mais la régularité. C’est sur un grand panneau de jersey que les variations de tension entre vos mailles endroit et envers seront les plus visibles. C’est pourquoi il est crucial de vous sentir à l’aise avec la « danse » des deux mailles avant de vous lancer. Votre premier pull sera le reflet direct de votre maîtrise de cet équilibre fondamental. Il est le témoignage que vous ne faites plus que suivre des instructions, mais que vous sculptez le tissu en pleine conscience de son architecture.

Voici un plan d’action pour vous guider :

  • Étape 1 : Choisissez un patron pour débutant avec une laine de taille moyenne (type DK ou Aran) pour bien voir vos mailles.
  • Étape 2 : Réalisez impérativement un échantillon en jersey de 10×10 cm pour vérifier que votre tension correspond à celle du patron.
  • Étape 3 : Tricotez les pièces séparément (dos, devant, manches) en suivant les instructions pour les augmentations et diminutions.
  • Étape 4 : Une fois toutes les pièces tricotées, assemblez-les avec des coutures soignées.
  • Étape 5 : Procédez au blocage final de votre pull. Cette étape de « mise en forme » humide permet d’uniformiser les mailles et de donner au vêtement son tombé définitif.

Maintenant que vous comprenez le rôle crucial de la maille envers, lancez-vous. Choisissez un modèle simple, une laine qui vous inspire, et transformez ce savoir en une pièce unique que vous serez fière de porter.

Rédigé par Sophie Lambert, Sophie Lambert est art-thérapeute et auteure, explorant les bienfaits des activités manuelles sur le bien-être mental depuis 12 ans. Elle est spécialisée dans l'approche de la "pleine conscience créative" à travers les arts du fil.